Société Mycologique de Strasbourg |
Vous avez dit bizarre ?par Paul HERTZOG Tout le monde s’accorde au moins sur un point, 2002
a été une année météorologiquement folle : pics de températures,
juillet froid, été pourri, précipitations hors normes, inondations du
nord au sud du pays, automne et arrière automne hyper arrosés (à l’heure
où nous écrivons ces lignes, les côtes d’alerte de nos rivières sont largement
dépassées…). Et les champignons ? Un premier bilan, partiel et provisoire, basé sur les calendriers des sorties programmées, les expositions régionales fait apparaître une année mycologique de facture moyenne. Toutes ces manifestations ont été marquées par un déficit, une sous-représentation des quelques genres nobles : bolets, russules, agarics… jusqu’aux cortinaires qui se sont fait tirer l’oreille aux expositions de Belfort, Besançon, Dijon… pourtant aux portes de leurs terres de prédilection. Les
forêts de la Hardt sont restées quasi désertes ; dans les bois riediens,
dont les fameuses parcelles de Ohnenheim-Elsenheim, rien ou presque :
quelques paxilles ou marasmes, de rares lépiotes, un Gerhardtia
défraîchi… et c’est tout !
Exposition de Eschau (SMS) : Exposition
de Kembs (SMHR) : Exposition
de Belfort (SMTB) : Exposition
de Besançon (SNHD) : Et pourtant… Tout au long de la saison les champignons étaient là !… mais au moment ou à l’endroit où on ne les attendait pas : Ainsi se sont succédées poussées estivales, abondantes, mais localisées, et poussées automnales plus imprévisibles ou tardives. A noter que les forêts xérophiles et les milieux calcaires sont apparus plus riches en cette année super humide. Ainsi,
après quelques orages bienvenus, le Kastenwald à l’est de Colmar nous
a livré durant la première décade du mois d’août des récoltes exceptionnelles.
Durant cette période plus de 300 espèces, dont plusieurs taxons spectaculaires
ou nouveaux pour la région, ont été inventoriés : Les
secteurs calcaires de la vallée de Soultzmatt ont apporté leur lot de
bolets, de russules et plus tard un éventaire assez impressionnant de
cortinaires bulbopodes… jusqu’au Bollenberg qui a fini par se plier
à la règle. Et là c’est à Jacques Grandhay de la SMHR que nous devons
« le champignon de l’année » ! Le 11 octobre 2002. Du coup les petits entolomes enfermés dans nos boîtes ont été remis à plus tard, tout comme Pleurotus eryngii qui colonisait la lande aux alentours. Les rencontres SMS au Liebfrauenberg allaient couronner la saison 2002. Session riche, studieuse, marquée entre autres, par une profusion de Scauri et quelques raretés locales : Cortinarius olivascentium, C. caesiocinctus, C. caesiogriseus, Omphalina demissa, Entoloma hispidulum, E. prunuloides (violacé) et nous attendons l’inventaire définitif avec impatience. Fin novembre est proche et la saison arrive à son terme. Il pleut toujours et l’Ill monte, monte… L’année 2002 de plus en plus bizarre, de plus en plus folle… Une année perturbée, pleine de surprises. Le mycologue en redemande, mais sans les catastrophes naturelles ! |
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