Société Mycologique de Strasbourg |
Fiche technique régionale:
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Spores |
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Hyphes du revêtement et hyphes oléifères (O. illudens) |
Description de nos récoltes méridionales se rapportant à O. olearius (De Candolle :Fr.) Fayod
=
Agaricus olearius De Candolle:Fr.,
basionyme
= Pleurotus olearius
(De Candolle.) Gillet
= Clitocybe phosphorea
Battarra
= Clitocybe olearia
(De Candolle) Maire
= Omphalotus olearius
(De Candolle) Singer, Pap. Mich. Acad. Sci. 32: 133 (1946)
Nom vernaculaire : Clitocybe de l'olivier (Du latin olearius=
qui pousse sur olivier)
Ölbaumpilz (D)
Dans l'ensemble l'habitus et les caractères macroscopiques sont très comparables, nous nous limiterons donc à ne citer que les différences avec O. iludens.
Chapeau: La couleur orangée est moins vive et moins uniforme que chez O. illudens, quelque fois plus pâle, jaune orangé, mais le plus souvent plus sombre, tirant plutôt sur le brun rouge ou le brun cuivré, peut-être aussi une tendance plus prononcée à se fissurer radialement (climat méridional plus sec ?).
Lames:
Concolores. Sporée crème.
Pied: Identique, un peu brunissant
Chair: Réaction faible, verdâtre aux bases (potasse, ammoniaque)
Ecologie: Méridional, en touffe ou isolé, sur souche ou racines
principalement d'oliviers, et de chênes verts (Quercus illex)
Microscopie: Hyphes du revêtement à pigment incrustant.
L'absence d'hyphes oléifères serait aussi caractéristique , nous en avons
cependant trouvé sur une récolte méridionale identifiée comme O. olearius
!
Matériel étudié:
DS, 29/10/00, Col du Castillon(13), nombreuse
récoltes sous Quercus illex, DS 4/11/02, Aix(13), Q.
illex
Une curieuse propriété: la luminsence:
Les espèces du genre Omphalotus possèdent une propriété remarquable:
leurs lamelles sont luminescentes dans l'obscurité.
Faire l'expérience suivante: Prendre un champignon et se mettre dans le noir
complet (plus facile à faire de nuit) et attendre l'accommodation de l'oil
à l'obscurité durant quelques minutes. Ensuite fixer attentivement les
lamelles: un halo de lumière verdâtre se distingue nettement.
Cette luminescence n'est pas, comme on pourrait le supposer, le résultat de
l'accumulation puis de la restitution de la lumière du jour ou d'une quelconque
lumière artificielle, mais elle est due à une réaction biochimique intracellulaire
qui se produit entre certaines substances contenues dans les tissus du
champignon.
Cette réaction consiste en l'oxydation d'une substance appelée la luciférine et est favorisée par la présence d'une enzyme, la luciférase. Lorsque elle se produit, il se dégage de l'énergie sous forme de lumière froide. Cette réaction biochimique a lieu dans l'ensemble des cellules de l'hyménophore, même au niveau des spores.
Les armillaires possèdent souvent les mêmes propriétés luminescentes.
Toxicité
des omphalotus:
Toutes les espèces du genre Omphalotus sont toxiques et leur consommation
entraîne un symptôme du type gastro-intestinal assez sévère: Sueurs, vertiges,
douleurs et vomissements. La toxine en cause est l'illudine.
Ces intoxication ont lieu principalement dans le sud de la France
où O. olearius est plus abondant et plus souvent confondu avec
des espèces ressemblantes comme la chanterelle ou la fausse chanterelle.
O. illudens est plus rare dans nos régions,
et ses caractères bien différenciés (couleur, croissance en touffe) laissent
peu de chance à une éventuelle confusion.
A ce sujet, voici une anecdote qui nous a été rapportée un jour par un membre de la société mycologique de Provence: Suite à une intoxication de plusieurs personnes ayant consommés des Omphalotus, la presse locale avait fait paraître un article portant le titre "Intoxication à la girolle". La société mycologique locale a réagi en signalant au journal que la vraie girolle n'était pas en cause mais un champignon ressemblant avec lequel il est souvent confondu. Le journal a alors publié le rectificatif suivant : "Intoxication à la fausse girolle"
Ci-dessous un tableau comparatif de l'ensembles des caractères macroscopiques des espèces pouvant potentiellement être confondues avec une espèce du genre Omphalotus à savoir : Hygrophoropsis aurantiaca, Cantharellus cibarius et espèces affines :
O. illudens |
O. olearius |
H. aurantiaca |
C. cibarius et aff. |
|
taille |
grande taille |
grande taille |
taille petite à moyenne |
taille moyenne |
chapeau |
orangé brillant |
orangé-jaunâtre à brun rouge |
jaune orangé pâle à orangé vif |
blanchâtre à orangé vif (souvent prui-neux et roussissant |
lames |
serrées, très décur- rentes, fourchues, luminescentes |
serrées, très décur- rentes, fourchues, luminescentes |
concolores, serrées, fourchues, décurrentes |
pas de lames véritables mais des plis interveinés, con- colores, décurrents |
pied |
long, charnu, concolore, rétréci vers la base |
long, charnu, concolore, rétréci vers la base |
concolore, court et mince, noircissant |
concolore, court, épais, ferme |
chair |
épaisse, fibreuse, réaction intense verte au KOH |
épaisse, fibreuse, réaction faible, verdâtre au KOH |
mince et molle |
épaisse, ferme, blanchâtre, roussissante |
sporée |
crème-jaunâtre |
crème-jaunâtre |
crème |
jaune ocracé |
saveur |
astringente |
astringente |
douce à amarescente |
douce |
odeur |
forte |
forte |
faible |
un peu fruitée |
écologie |
septentrional, sur souches de feuillus |
méridional, sur souche ou racines enfouies d'olivier ou de chêne (Q. illex ) |
à terre, sur débris ligneux ou sur bois surtout de conifères |
à terre |
Bibliograhie:
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