Société   Mycologique de  Strasbourg


Les flammulines de l'an neuf...

par Bernard CROZES

 Et là, triomphantes (et nous donc !), parmi les phragmites battant mollement au vent, nichées en touffes compactes au pied d'un bouquet de saules, et plus loin fichées dans l'écorce d'un peuplier allongé, nos flammulines resplendissent, d'ocres, de bruns sombres et d'or. "Flammulina velutipes" : Petite flamme à pied de velours. La plante fut jadis bien nommée. Elle est peut-être plus familière sous une autre appellation : la collybie à pied velouté. 

C'est ainsi que Claude LEJEUNE racontait sa découverte dans un article paru dans les Dernières Nouvelles d'Alsace du 31/12/90 (article repris dans son intégralité dans le bulletin n° 39 de mars 1991 de la Société Mycologique de Strasbourg).

C'est avec la même émotion que se concluent chacune de mes rencontres avec Flammulina velutipes. Je la trouve dans le Haut-Rhin pesque tous les hivers sans la chercher vraiment, au hasard de promenades dominicales. Je l'ai trouvée plusieurs fois à Brunstatt (et jusque dans mon jardin), à Riedisheim et à Obermorschwiller.

Mais ce qui allait se passer cet hiver défie l'imagination et j'aurai pu intituler mon article : rencontres du troisième type... Celles-ci ont eu lieu dans la vallée de Munster.

Le 2/01/98 en guise de mise-en-bouche, je tombais sur une belle touffe du côté de Stosswhir... et quand je dis belle touffe, jugez plutôt : les pieds faisaient 1 cm de diamètre. Bizaremment j'ai pensé à mesurer le stipe tant j'étais attiré par ce velours alors que je n'ai pas noté le diamètre des chapeaux.

 Le 3/01/98 promenade de 2 heures entre Hohrodberg et Munster... au cours de laquelle je notais dans ma tête (et sur papier au retour à l'hôtel ) pas moins de 38 espèces. Alors que certaines sorties de la SMHR en période de sècheresse n'avaient pas atteint ce nombre.

Parmi elles, bien sûr, Flammulina velutipes mais par milliers... et je n'exagère pas. Elles étaient là, toutes jeunes, en centaines de touffes, tous les 5 mètres, sur un pâturage en pente qui avait dû être couvert de taillis autrefois et déboisé entretemps. Chaque reste de souche enterré portait les fameux carpophores d'or et de velours. J'aurais pu alimenter les cuisines de l'hôtel mais je crois que ce champignon doit rester pour le plaisir des yeux des mycologues. N'ayant pas d'appareil photo sur moi je n'ai pu faire partager ce plaisir et je le regrette.

 Parmi les autres espèces rencontrées ce jour là et déterminées sur le terrain il y avait bon nombre d'espèces banales qui avaient souffert selon leur exposition de la pluie ou du gel. Parmi les plus belles, je relevais de magnifiques Merulius tremellosus sur un hêtre couché et de superbes Meruliopsis corium. Sur une pace à feu, j'identifiais Myxomphalia maura. Sur la mousse d'un tronc je prélevais un myxomycète que j'identifais par la suite comme Trichia decipiens var. decipiens.

 


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Dernière mise à jour le vendredi 29 mars 2002