Société   Mycologique de  Strasbourg


Journées Européennes des Cortinaires en Arbois
Congrès SMS de Belfort
Rencontres SMS à La Claquette
Journées communes FMDS et FAMM
Journées phocéennes à Marseille

par Bernrd Crozes

Cinq séminaires mycologiques la même année… et à la suite ou presque, il fallait le faire. Bernard CROZES l’a fait mais je ne sais pas s’il le referait tous les ans car on arrive vite à saturation. Je lui ai demandé de nous faire part de cette expérience et qu’y a-t-il de mieux que le bulletin pour la faire partager à tout un chacun. Merci Bernard...

M.J.

Plus de 40 pages de notes, c’est ce qui me reste… plus quelques diapos… car les 2 premiers films qui couvraient les 3 premiers séminaires ont été fichus (la pellicule ne tournait pas et je photographiais des raretés pour rien).
Comment résumer ces journées qui resteront inoubliables dans le cadre d’une saison 98 exceptionnelle ?
J’ai bien pensé à faire des synthèses, des comparaisons mais finalement je vais opter pour la chronologie et me laisser aller… en citant l’une ou l’autre espèce qui m’a marqué, en évoquant l’un ou l’autre mycologue que j’ai rencontré, en rappelant une situation particulière, un événement, une anecdote, etc Afin d’être le plus concis possible j’adopterai de temps en temps un style télégraphique.

Je rappelle qu’il s’agit d’un aperçu personnel et très succinct de ces séminaires et qu’il ne saurait en représenter un compte-rendu fidèle et objectif, d’autant que ma participation ne couvrait pas toujours la totalité du séminaire. Pour être complet j’ajouterais qu’Annie (la femme du mycologue) m’a accompagné pour la totalité des 3 derniers séminaires, a participé en partie au congrès de Belfort et s’est contentée de me téléphoner pour celui d’Arbois.

 

Arbois. Journées Européennes des Cortinaires. 27/09/98 au 1/10/98.

Premier choc, celui des nationalités. Pas moins de 12 nationalités différentes. Allemands, Suisses, Suédois sont les plus nombreux mais les Italiens et les Finlandais ne sont pas en reste. Il y a même des Espagnols, des Hongrois, des Tchèques, etc…

Et puis il y a M & Mme Laisné (Madame fait fonction de traductrice)… et Pierre Lejay… et Michel Relin... et Jean-Paul Maurice. Allons, la SMS est bien représentée.

Fait connaissance avec Jean-Claude Verpeau " et sa bande "; c’est une des classiques de PL mais je n’ai pas pu résister au plaisir de la placer. Ceci dit, c’est un grand mycologue, de la trempe de Paul Hertzog.

Revu avec plaisir René-Charles Azéma (fondateur des JEC, plus de 90 ans) qui entonne sans micro la " Chanson du mycologue " et écrit encore des poèmes (avec traduction en 4 langues).

Suivi les conférences de André Bidaud, Tor Eric Brandrud, Hakan Lindström, Karl Soop. Plutôt pointu.

Et les champignons ! Dieu merci, ils ne manquaient pas. De mémoire de mycologue, personne n’avait vu autant de champignons au m2. Dans la forêt de Moidans (épicéas) il fallait faire attention où on mettait les pieds ; on écrasait un lactaire en évitant un cortinaire, on marchait sur un inocybe pour cueillir une russule… car on ramassait aussi autre chose que les cortinaires. Les forêts de Chaux et de Levier n’étaient pas mal non plus.

Avec JPM je me souviens d’avoir découvert 3 nouvelles espèces en moins d’un m2 : Clavaria acuta et à côté Geoglossum glutinosum (déterminés au micro par JPM), un peu plus loin Heyderia abietis un petit asco qui pousse sur les aiguilles de conifères.

Parmi les espèces que j’ai récoltées pour la première fois je citerai, entre autres, Tricholoma pardinum (il est plutôt rare en Alsace et je ne l’avais jamais trouvé auparavant), Pholiota scamba, Boletopsis leucomelaena (guidé par les Laisné qui avaient trouvé la station), Cortinarius dibaphus (à deux couleurs), C. meinhardii (le splendens des conifères), etc.

Lors d’une sortie à Lamoura, André Laisné a trouvé des dizaines d’exemplaires de Phaeolepiota aurea (encore elle) au milieu d’une piste de ski alpin alors que le gros de la troupe s’était enfoncé dans une tourbière plutôt décevante. J’aurais pu les voir à la jumelle ; elles étaient à 10 minutes à pied mais le car devait partir (la station a été notée par les mycologues jurassiens qui viennent rarement dans ce secteur).

Et les cortinaires ? Chaque soir ils faisaient l’objet de tours de tables par Walter Pätzold (de Hornberg), Doris Laber (de Titisee-Neustadt) ou du " suédois de service ". Les traductions étaient généralement assurées par Jean Rovéa. Seul, Karl Soop n’avait pas besoin de ses services car il maîtrise parfaitement 4 langues et parle un français sans accent .

Qu’ai-je retenu de ces tours de tables ? J’ai appris à distinguer C. camphoratus et C. traganus à la coupe (la chair du premier est d’abord et toujours violette en haut alors que celle du second est ocre partout). L’odeur du premier est (d’après WP) une odeur de " pommes de terres gelées en train de cuire ". Toujours d’après WP C. callisteus sent " le fer chaud " et non " la fumée de locomotive " ; quant à C. melanotus il sent " le pied de rhubarbe fraîchement épluché " alors que Moser évoque le " persil " mais il faut savoir qu’il s’agit d’une marque de lessive en Allemagne (en France aussi).

J’ai pu admirer une série impressionnante de Phlegmaciums plus beaux les uns que les autres : C. terpsichores, C. rufoolivaceus, C. atrovirens, C. dibaphus (déjà cité), C. ionochlorus, etc.

C. ionochlorus (C. vert et violet), une espèce plutôt thermophile et méridionale, avait été apporté par Gilbert Moyne, en provenance du " grand désert ", une colline calcaire aux portes de Besançon. Superbe ! Ne pourrait-on pas l’implanter au Bollenberg ?

André Bidaud a déterminé quelques raretés comme C. schaefferianus et C. microspermus.

Les nouveaux noms de l’école scandinave (et de J. Melot, absent du congrès) s’imposent et le Moser ne suffit plus. Je citerai C. niveoglobosus, C. solis-ocasus, C. camptoros (récemment décrit par Melot, il présente un chapeau élastique comme L. decastes et j’ai eu la chance de le récolter en lisière d’un chemin).

Assisté à la détermination de C. delaportei par Adrien Delaporte lui-même (aspect d’hebelome à chapeau très visqueux, le champignon pas le bonhomme).

Dégusté forces vins d’Arbois (" plus on en boit, plus on va droit " mais d’après les autochtones le vrai sens est " plus on en boit plus on pisse droit ") ; savouré truite au vin jaune (2 fois) et poularde au vin jaune (2 fois également) ; on n’y échappe pas, pas plus qu’au comté (servi à tous les apéritifs).

A propos d’apéritif, j’allais oublier la visite de Madame la (ou le) Ministre, Dominique Voynet que Pierre Lejay se fit un plaisir d’interpeller (gentiment) à propos de l’utilisation de l’adrasine.

Et pour finir, une pensée pour la soirée de gala au caveau de la Finette en présence d’Henri Maire et des politiques locaux avec intronisations dans la confrérie des vins d’Arbois et forces dégustations (un vin de la vigne à Pasteur de 1979 entre autres) ; belle soirée en compagnie de mycologues bisontins et dolois (retour à minuit pour eux alors que mon hôtel était à côté). Dur, dur, la mycologie…

Encore un mot : la SM d’Arbois est propriétaire d’un chalet en bois en pleine forêt avec coin barbecue. Voilà qui va donner de nouvelles idées à Bernadette…

 

Belfort. Congrès de la SMF. 5/10/98 au 10/10/98.

 Je débarque au Congrès le lundi seulement car le week-end avait eu lieu l’exposition de la SMHR à St-Amarin. A tout hasard j’amène quelques espèces non déterminées que je soumets à Paul Hertzog. Il reconnaît sans peine le " tricholome de Wingen " (voir bulletin SMS n° 50) alias Calocybe brunneoincarnata (c’est son dernier nom) et Cortinarius scaurotraganoides (présent le même week-end à l’expo de la SMS à Saverne). Je retrouve sur une table Boletus erythropus var. discolor (à chapeau orangé).

Première impression très favorable : Jean-Pierre Chevrolet a bien fait les choses et tout le reste de la semaine allait le confirmer, l’organisation de ce congrès sera remarquable à tous points de vue.

Il y a du "beau linge" comme on dit : Guy Redeuilh (président en exercice de la SMF et spécialiste des bolets), Régis Courtecuisse (que je rencontre pour la première fois après quelques échanges épistolaires), René Hentic et Jacques Boidin (spécialistes des aphyllophorales), André Bidaud (cortinaires), Jean Mornand (gastéromycètes), Christian Dagron (russules), Gilbert Lannoy (leccinum), Guy Fourré (ex journaliste et grand vulgarisateur de la mycologie). Les étrangers sont largement représentés avec Machiel Noordeloos (entolomes), Joop Van Brummelen (ascomycètes) et une équipe de jeunes hollandais qui travaillent sur les lactaires (l’un d’entre eux fit des aquarelles de lactaires tout au long du congrès).

Il y a les " vieilles " connaissances : les " toujours fidèle au poste " : Pierre Lejay et Michel Relin ; Jean-Claude Verpeau (vieille connaissance d’une semaine, nommé président du bureau du Congrès, René Chalange (une sacrée pointure en mycologie, qui a envie de venir herboriser en Alsace) ; Patrick Laurent (il avait troqué son cheval contre un break plein de matériel) ; Jean Turk (notre ami luxembourgeois des Journées SMS) ; Philippe Bineau (idem sauf qu’il n’est pas luxembourgeois)…

Les champignons exposés sont déjà nombreux mais leur espérance de " survie " est très réduite car la grande salle de l’Atria (le palais des Congrès belfortin) est très chaude avec ses larges baies vitrées jusqu’au plafond. J’ai la chance de pouvoir admirer quelques raretés non exposées : Hypocreopsis lichenoides (un asco en forme de lichen trouvé à Malsaucy par JPC et représenté dans les " British Ascomycetes " de R.W.G. Dennis Plate XXVII) et Squamanita odorata (leg. Mathilde Guény du Mans ;un champignon à odeur agréable et forte de bonbon anglais et qui porte bien son nom ; cf. article Bull. SMF n° 110 fasc.1 p.17-27).

Mardi jour J, je guide pour compte de la SMHR une sortie de la journée en Alsace à Storckensohn (au Centre Chrétien du Torrent, haut lieu de 2 Rencontres de la SMS) et çà commence mal : un camion s’est renversé dans la descente du col de Bussang (le chauffeur a été tué) et la route est coupée mais finalement tout s’arrange et les 2 cars (73 personnes) n’ont que ¾ h de retard. Un groupe part en direction du mont Chauvelin tandis que je conduis un deuxième groupe en direction du Gazon Vert. Finalement la récolte sera satisfaisante et tout le monde peut passer à table autour d’une méga choucroute (précédée d’une salade aux noix et suivie d’un munster et de pommes au four, le tout arrosé d’un Edelzwicker). On saura qu’on mange bien en Alsace (et beaucoup) alors que les repas de l’Atria à Belfort laissaient beaucoup de mycologues sur leur faim (seul petit reproche au Congrès mais la qualité y était).

Lors de cette sortie je retrouve une petite espèce que je crois être Gymnopilus bellulus (trouvé lors des Journées SMS de 1996) à 10 mètres de la récolte précédente, sur le même milieu, à savoir une souche pourrissante d’épicéa… Hélas ce n’est pas çà mais Paul me console très vite : j’ai trouvé une super rareté Cortinarius lignicolus, une espèce créée par Bidaud l’an dernier et qui figure dans le Pars 6 de l’" Atlas des Cortinaires " édité par la FMDS.

Revu avec plaisir Michel Poulain qui fait une conférence sur les Myxomycètes et présente des diapos d’une qualité exceptionnelle (se reporter aux bulletins de la FMDS pour voir quelques unes de ses photos).

Assisté à la conférence de Régis Courtecuisse sur son programme de cartographie des mycota de France et à la présentation par Alain Delannoy du nouveau logiciel de saisie sur Access (ADELE, c’est son nom).

Retenu (pas sûr) la leçon de Guy Redeuilh pour différencier Xerocomus pruinatus de X. chrysenteron sans faire appel au microscope à balayage électronique où il n’y a plus d’hésitation (les spores sont différentes). " Il faut 15 ans pour arriver à cerner une nouvelle espèce " dixit GR. Tout le secret est dans la coupe du carpophore dans le sens de la hauteur et l’observation de la couleur de la chair. " Là où Redeuilh passe le bolet trépasse " dixit BC. Ne voyez là aucune méchanceté dans ces propos mais plutôt de l’admiration pour notre bolétologue national pour ses compétences, sa simplicité et sa gentillesse. Qui plus est, il me confie qu’il a fait ses études d’ingénieur à Strasbourg

Emmené Philippe Bineau à une de mes stations à Hygrocybe calyptriformis : il est là, fidèle au poste en 5 exemplaires. Après vérification, je me rends compte que cette station est située sur la commune de Frahier (Haute-Saône) et non sur le Territoire-de-Belfort ; rendons à César ce qui est à César…

Jeudi re-jour J pour une sortie de la matinée que je guide près de Masevaux à l’Almend. La troupe est moins nombreuse (1 seul car) mais Guy Redeuilh et Régis Courtecuisse sont de la partie. Régis note tout sur une feuille de sa composition qu’il me confiera pour que je la recopie. Ce sont plus de 250 espèces qui auront été trouvées ce jour là dans cette station. Le samedi, la SMHR a eu une sortie au même endroit et elle a trouvé une centaine d’espèces dont au moins une " en plus " Lactarius porninsis sous mélèzes. La différence s’explique aisément par la quantité mais surtout la qualité des cueilleurs.

Nouvelle sortie de la journée guidée cette fois par les mycologues du Doubs : 2 cars sont partis vers les tourbières du Russey, j’ai choisi celle de St-Julien. Je trouve pour la première fois Cuphophyllus grossulus (sur une souche coupée d’épicéa) en compagnie de magnifiques Psathyrella pyrrhothrihca (adieu les belles photos !), Clitocybula lacerata (que je n’ai pas reconnue du premier coup) ; Annie trouve Hebeloma tomentosum (à odeur de sacchariolens).

L’autre groupe ramènera d’avantage d’espèces. Deux belles rouges attirent mon regard : Sarcoscypha coccinea (déjà ?) et Cytidia salicina (une croûte qui pousse sur saule, en général rare mais assez commune dans ce secteur du Haut-Doubs) que je vois pour la deuxième fois.

Les croûtes sont nombreuses sur les tables d’exposition et MM Hentic et Boidin y sont pour beaucoup. Il y a là une foule de Corticium et de Tomentella que je n’ai jamais vus. Quel dommage que le regretté Vincent Rastetter ne soit plus de ce monde (il se serait régalé à ce congrès avec M. Boidin avec qui il correspondait régulièrement).

Les hygrophores sont également au rendez-vous : Paul est à la fête et il est souvent consulté. RC détermine Hygrocybe ceracea var. vitellinoides form. rubella (c’est ce qu’il y avait sur l’étiquette, c’est simple la mycologie).

Samedi : bilan, pot et début de l’exposition ouverte au public… Les cadavres de champignons sont encore sur les tables et il faut renouveler. Dur, dur, la mycologie (déjà dit). Finalement l’expo sera un gros succès populaire (le congrès avait servi de vecteur publicitaire). Bravo JPC !

 

La Claquette. Rencontres de la SMS. 13/10/98 au 17/10/98.

Me revoici en pays de connaissance. Tous les habitués sont là. Pierre Lejay et Michel Relin me suivent à la trace (cette fois-ci leurs épouses les accompagnent). Colette nous a déniché un endroit charmant (comme d’habitude) et si les participants sont moins nombreux que dans les congrès précédents, les champignons n’ont qu’à bien se tenir. Seul bémol : la pluie qui va nous accompagner pendant presque toutes ces journées…

Normalement le compte-rendu officiel de ces journées est prévu dans le prochain bulletin et j’espère que Roland reprendra le flambeau (appel indirect) alors il faut que je sois bref pour ne pas trop déflorer le sujet.

La première défloraison a déjà eu lieu avec l’article et la photo de Patrick Laurent sur Picoa carthusiana mais la découverte de la première station bas-rhinoise de cet hypogé (rare ?) valait bien une exception.

Parmi les raretés déterminées pour la plupart par Paul Hertzog, je me contenterais de citer Leucoagaricus ionidicolor (apport du Neuhof de Dominique Schott), Lepiota audrae, Pholiota nematolomoides.

Enfin découvert le site de l’étang du coucou que je ne connaissais pas et la tourbière de La Maxe. Récoltées ce jour-là : Gerronema chrysophillum (Laisné), Mycena adonis (Lejeune).

Trouvé au bord d’un chemin au-dessus du village Dermoloma cuneifolium en compagnie de quelques hygrophores.

Des hygrophores en voici, cueillis par Bernadette lors d’une sortie individuelle dont elle a le secret : Hygrocybe fornicata (j’allais le retrouver 2 jours après près de Luxeuil-les-Bains), H. nitrata, H. quieta, H. laeta forme pseudopsittacina, C. russocoriaceus (à odeur chère à Paul semble-t-il) et bien d’autres encore.

Des coprins… Avec Etienne Saltzmann qui les a trouvés, je différencie au micro Coprinus lagopus (spores elliptiques) de C. lagopides (spores rondes, sur charbonnière) et de C. angulatus (= boudieri) (spores trapézoïdales à 3 dimensions, également sur charbonnière).

Patrick Laurent ramène d’une sortie " sauvage " dans le Ried une série de petites lépiotes qui font l’objet d’un tour de table et feront l’objet d’un article dans le prochain bulletin (merci Patrick).

Visites de Jean-Jacques Estrade (d’Epinal) et de Charles Lentz (de Rothau, à deux pas). Il y a eu d’autres visiteurs le dimanche mais j’étais parti pour Luxeuil-les-Bains et… le midi de la France.

 

Annot. Journées communes FMDS et FAMM. 22/10/98 au 25/10/98.

Nous voici à Annot, au-dessus d’Entrevaux, le pays du Dr Lucien Giacomoni, médecin en retraite et mycologue spécialisé en mycotoxicologie. Ces 2 villages ont le label " plus beaux villages de France ". Le séminaire se tient dans un genre de VVF (exactement un VTF) et nous logeons dans un bungalow prévu pour 5 personnes. Le temps est au beau fixe alors qu’il pleut dans l’Est ; il fait même trop sec et les champignons sont rares.

Retrouvé les mycologues de la FAMM que je commence à connaître (Pierre Neville, Paul Bertea, Francis Fouchier…). Revoici Jean-Paul Maurice et Jean-Jacques Estrade. Et le toujours jeune R-C. Azema. Marcel Bon est là avec Madame et le chien (il porte une étiquette d’identification Fidji Bon). Pierre Roux est là aussi avec des mycologues de sa région de la Haute-Loire. Il y a quelques " anciens " des sessions myxomycètes, Gérard Martin et Roland Colléate (qui s’est inscrit à la SMS et qui espère participer une fois à nos Journées)… et les mycologues de la FMDS que je ne connais pas encore (je vais faire la connaissance d’un jeune, originaire de Wittenheim)… et des étrangers, italiens mais aussi roumains, bulgares et slovènes (l’Europe de la mycologie est en marche).

Acheté le livre de Didier Borgarino : " C’est un champignon qui me l’a dit " (cf. article suivant).

La première sortie me permet de retrouver la série de tricholomes méditerranéens très communs dans le secteur T. caligatum, T. aurantium, T. focale (se reporter aux iconographies habituelles). Je récolte Limacella illinata, Lyophyllum semitale, Phellodon tomentosum et de magnifiques exemplaires de Phyllotopsis nidulans.

Vu sur les tables Hygrophorus calophyllus (un camarophyllus à lames roses), Tricholoma viridifucatum (jaune verdâtre) et T. arvernense (à chair blanche et lames blanches), Cystoderma superbum (superbe avec ses tons vineux, trouvé plusieurs fois au cours de ces journées), Scutiger confluens (amer) et S. ovinus(doux), Clavariadelphus flavoimmaturus (det. P.Roux).

Je sèche sur un clitocybe blanc et je le montre à Marcel Bon : Clitocybe odora var. alba (tout simplement).

Sortie au col de l’Alberg (la station de ski des niçois) à 1700 m et ses nombreux mélèzes (circuit touristique avec les gorges du Daluis et journée pique-nique dans l’herbe au bas des pistes de ski). Les champignons liés aux mélèzes sont au rendez-vous malgré les gelées du matin : Hygrophorus speciosus (= H. bresadolae), Gomphidius gracilis, Hygrophorus lucorum. Découverte du Polypore du mélèze Osteina obducta. Voici Boletinus cavipes et sa forme aureus (présente à notre expo de St-Amarin). Revoici Heydiera abietis (souvenir d’Arbois) et Cortinarius scaurotraganoides (troisième fois de la saison en 3 lieux différents).

En salle les myxomycétologues ont fait fort : Willkommlangea reticulata (une première en France ?) dessiné dans l’Emoto (à ne pas confondre avec Yamamoto). Marianne Meyer a dû être informée.

Vérifié au micro les spores de Sowerbiella imperialis trouvé lors d’une autre sortie ; Gérard Martin me montre la clé des Sowerbiella de Moracec (12 espèces en Europe ; microscope indispensable).

Côté conférences, c’est assez varié : géologie (avec les célèbres grès d’Annot), Pierre Neville présente une nouvelle clé des chanterelles et ressemblants, le Dr Giacomoni anime un débat sur les nouveaux champignons toxiques et Michel Siffre raconte ses expériences souterraines.

Fr3 Nice est là avec des caméras partout ; interview du Professeur Neville qui met en garde sur certains champignons dits comestibles (dont les champignons de Paris). L’info sera reprise sur TF1 (hors de son contexte) et aura un impact considérable sur le grand public et les producteurs de champignons…

Toutes les meilleures choses ont une fin mais quelle fin : concert en la cathédrale d’Entrevaux (les organisateurs locaux ont tous revêtu des tenues moyenâgeuses), réception à la mairie, distribution de cadeaux par le GO Giacomoni et grand banquet gastronomique avec toutes les spécialités locales. Sortie de table à 16 h 30 et montée à la citadelle pour digérer. Quel vent mais quelle vue…

 

Marseille. Journées Phocéennes. 30/10/98 au 2/11/98.

L’hôtel Ibis de La Valentine, je connais, j’y étais il y a 2 ans. C’est à l’extérieur et on est tout de suite en pleine campagne . Le site de Marseille et ses environs est magnifique.

Question mycologues, on prend les mêmes (pas tout à fait quand même)et on recommence. Salut Jean-Paul. Bonjour Marcel (non pas Pagnol). Salut Paul (non pas Hertzog, Pirot, un belge rencontré l’an dernier en Espagne). Il y a même un américain et ce n’est pas un amateur. Voici Jacques Guinberteau de l’INRA de Bordeaux et son équipe (une grecque en fait partie, toujours l’Europe en marche). Revoici Guy Redeuilh, André Bidaud et René Chalange.

Première sortie parmi les pins, les chênes verts et les cistes… Je trouve un gros cortinaire C. aleuriosmus (il ne sent pas la farine à la coupe mais c’est bien lui d’après AB), Leucopaxillus amarus (= gentianeus), Onnia triqueter (à la base des pins).

D’autres groupes ont ramené des cortinaires : C.herculeus (sous cèdres), C. suaveolens, C. sodagnitus var. parasuaveolens… Sur les tables, encore des espèces que je vois seulement pour la deuxième fois : Sphaerobolus stellatus, Picnoporellus fulgens

Sortie à l’île de Porquerolles pour la journée : départ à 7 h 15 (dur, dur la mycologie, refrain connu) car le bateau n’attend pas Nous voici au Paradis, sans voitures, en train d’arpenter des sentiers fréquentés uniquement par des randonneurs et des cyclistes. Annie va connaître sa plus grande joie de mycophile, la découverte de 5 Amanita caesarea sous chênes verts Pour ma part je me satisfait de Agaricus augustus var. perrarus et Russula campestris (det. JPM, l’integra du Midi).

A propos d’agarics, Patrick Boisselet a la joie de trouver et reconnaître Agaricus boisseletii (c’est simple la mycologie parfois) ; comme un plaisir ne vient jamais seul il récolte pour la première fois Agaricus pilatianus (exactement comme dans le Capelli).

René Chalange a enfin trouvé Myriostoma coliforme sous robiniers.

Sortie du côté du Castelet : trouvé Rhizopogon occidentalis (chair rougit à la coupe, KOH =>violacé), Hygrophorus roseodiscoideus (sous chêne vert et buis) ; trouvé bien sûr Lactarius sanguifluus (très recherché ici) et les " picassous " Suillus mediterraneinsis et S. bellinii. Là aussi Guy Redeuilh tranche dans le vif, la chair du premier est plutôt jaune, celle du second plutôt blanche… mais là aussi il y a des intermédiaires.

Il y a beaucoup de mediterraneinsis un Scleroderme, un Lactaire. Lactarius mediterraneinsis est scrobiculé et son lait jaunit explique Maria-Teresa Basso (librairie Mycologia) qui prépare un livre sur les Lactaires.

Les ventes de livres vont bon train : " Le russule " sont à la mode, après Galli voici le premier tome de Sarnari (superbe !). J’achète " I boleti " de Galli. Joseph Astier (Michel Fix l’avait fait venir à l’expo de Brumath) présente son livre " Truffes blanches et noires " avec de superbes photos de spores. J’achète aussi. Cher, cher la mycologie.

La Toussaint à Marseille… si on m’avait dit ! Escapade du côté de Cassis (les calanques…) : impossible de stationner, tout Marseille est là, il y a même des gens qui se baignent. Un paradis climatique vous dis-je.

Ouf, c’est fini. Départ pour l’Aveyron où m’attendent… d’autres champignons...

 


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Dernière mise à jour le dimanche 24 octobre 1999