Société Mycologique de Strasbourg |
Rencontres avec Hydropus subalpinus (von Höhnel) Singer
Syn Collybia pseudoradicata J.Lange / Singer par Paul Hertzog Notre premier " face à face " avec Hydropus subalpinus remonte à lexposition de la SMS en 1990. Cest J.M. Trendel qui avait présenté alors cette intéressante espèce (trouvée en forêt de Haguenau ?). Ce fut là notre première et unique rencontre avec ce champignon jusquà ce printemps 99 Hydropus subalpinus est donné comme très rare, rare à pas si rare, au printemps, au début de lété ou à lautomne, selon les auteurs. Nous devons à notre ami, D. Doll, une série de plus de 10 récoltes dans diverses stations, toutes situées dans le Haut-Rhin. Nous essaierons dapporter sur le plan local notre modeste contribution à la connaissance de ce taxon insolite, rare ou méconnu. Description
Chapeau : 1,5 à 3 cm (jusquà 5 cm sur des individus particulièrement luxuriants des litières), convexe, puis convexe-plan, à marge droite striolée, de teintes brun de corne, brun ocré, brun jaunâtre, ou plus nettement jaunâtre doré, subtilement olivacé, pruineux, donnant un aspect velouté, chez les jeunes notamment. Lames : entremêlées irrégulièrement de lamellules, aspect serré au bord, très étroitement adnées, blanches. Stipe : 3 à 5 cm sur 1,5 à 3 mm, blanc, finement poudré furfuracé, plus nettement sur le tiers supérieur ; base renflée, strigueuse, parfois avec rhizoïdes blancs (radicant sur les récoltes de litières). Chair : molle, blanche, sans odeur et saveur particulières. Microscopie : Spores : cylindriques, plus ou moins nettement allantoïdes (en forme de saucisse, arquées) mesurant de 6,5 à 10 µ sur 3 à 4 µ. Cheilocystides : nombreuses, grandes, lagéniformes ou fusiformes ventrues, rétrécies au niveau du pédicelle, obtusément apiculées, mesurant 50 à 70 µ sur 10 à 18 µ. Pleurocystides de même type. Revêtement : épicutis formé de hyphes cylindriques couchées, épaisses de 3 à 6 µ, aux extrémités un peu renflées et à contenu brun jaunâtre. Récoltes, habitat : 1 - Au-dessus de Soultzbach. Hêtraie-sapinière sur branche couchée
et sur débris ligneux au sol. 23/04/99 Discussion, notes : Sur une récolte, les jeunes chapeaux pruineux accusaient une teinte brune relativement sombre, sans nuances jaunâtres, et évoquaient de petits plutées Seuls les sporophores de la récolte 6 présentaient une forte proportion de pieds radicants et comprenaient quelques individus " géants " (chapeau de 5 cm et stipe dépassant 10 cm de long). Ces formes luxuriantes rappellent évidemment Oudemansiella radicata. Parmi les auteurs dits classiques, seule la " Flore Analytique " signale des spores arquées pour ce champignon. Des descriptions plus récentes se montrent heureusement plus précises. Hydropus subalpinus semble bien lié au hêtre (débris ligneux ou litières), sur sols neutrophiles (grauwacke) à une exception près (récolte 5. TroisEpis sur sol acide). Cette espèce serait-elle moins rare quon ne pensait ? Un
printemps exceptionnellement humide est-il à lorigine de ces poussées
surprenantes ? Bibliographie : KÜHNER, R., ROMAGNESI, H., 1978, Flore analytique des
champignons supérieurs, p. 112
|
Copyright © SMS 1999 - Tous droits réservés |