Lyophyllum amariusculum Clémençon
( = L. immundum ss auct. Pp = L. fumosum ss Bres.)
par Paul HERTZOG
Résumé : Une collection de Lyophyllum amariusculum
est décrite sur la base de plusieurs récoltes dans la forêt sommitale du Bollenberg
(68) séchelonnant du 25/10 au 3/11/99.
Description macroscopique :
Chapeau : 4-7 (10) cm, convexe à très largement
mamelonné, à marge droite ou un peu flexueuse, gris à brun gris assez foncé, lisse,
glabre (très finement fibrilleux sous la loupe), rappelant certaines formes de coloration
de Lyophyllum decastes ; bords noircissant avec lâge.
Lamelles : assez serrées, présence de nombreuses lamellules, larges, assez
épaisses, légèrement ascendantes, arrondies à adnées, très nettement gris cendré,
même chez les jeunes ; arête noircissant avec lâge.
Stipe : 5 à 8 cm sur 0,5-1,5 cm, souvent clavé à subbulbeux, nettement
bulbeux sur quelques spécimens luxuriants (bulbe de 2-3 cm dépaisseur),
blanchâtre, poudré-floconneux au sommet, un peu à la manière de Hebeloma sinapizans,
fibrilleux plus bas, salissant au toucher, grisonnant puis noircissant au grattage.
Chair : blanchâtre, grisonnant à la coupe, puis noircissant, peu épaisse à
mi-rayon ; odeur rance saccentuant à la trituration, goût de farine rance,
distinctement amarescent.
Habitat : à terre dans une litière de feuilles (chênes pubescents surtout
avec quelques épineux), isolés, grégaires à légèrement connés.
Champignons accompagnateurs : Cortinarius nanceiensis, C.
subelegantior, C. trivialis, Hygrophorus russula
Forêt thermophile sur substrat calcaire. Bollenberg. De fin octobre à début novembre
1999.
A ce jour et à notre connaissance, seule station connue de cette espèce dans la région.
Herbier : PH n° 99103101
Description microscopique
Spore : 5,5-7 sur 5-6,5 µ, globuleuse, Q = 1,0 à 1,2.
Basides : > 30 µ , jusquà 40-50 µ sur 7-11 µ
Cheilocystides : irrégulièrement cylindracées, mesurant jusquà 30 µ
sur 2-3 µ, très éparses à rares, mais quelqques fois nettement émergentes.
Suprapellis : à hyphes emmêlées, un peu congophobes (M. Bon°)
Discussion
Les silhouettes extrêmes laissent perplexes sur le terrain car elles sécartent
sensiblement des (rares !) descriptions connues qui nous présentent un Lyophyllum
amariusculum plus grêle, plus collybioïde. Par contre Marcel Bon qui a bien
confirmé notre détermination, attribue à notre espèce un « habitus » plus
tricholomoïde.
Les sporophores luxuriants, bulbeux, sont peut-être à rapporter au substrat ( ?).
Nous avons souvenir dune récolte de Lyophyllum amariusculum (il y a 3 ou 4
ans) beaucoup plus conforme au dessin de Duhem, mais qui venait dans la lande sèche du
Bollenberg, hors du bois, à proximité toutefois dun bosquet de chênes.
Lyophyllum amariusculum est le 4ème Lyophyllum
noircissant inventorié au Bollenberg, après Lyophyllum semitale, L. infumatum
et L. paelochroum. Quant à Lyophyllum crassifolium évoqué dans
« Flore mycologique du Bollenberg » (bulletin SMS n° 52) il est très
certainement à rapporter à notre espèce.
Rappelons que L. semitale et L. infumatum ont les spores
respectivement elliptiques et losangiques, et que L. paelochroum, à spores rondes,
se distingue de L. amariusculum à ses teintes plus ochracé-argile, à son odeur
et saveur fortement farineuses, et à sa chair non amère
Gageons que le Hors Série
n° 5 de M. Bon apporte un éclairage et des précisions nouvelles dans le groupe peu
connu des Lyophyllum noircissant.
Bibliographie :
COURTECUISSE, R., DUHEM, B., 1988, Guide des champignons de France et
dEurope, Delachaux & Niestlé n° 467
CLEMENCON, H., 1986, Schwärzende Lyophyllum-Arten Europas ,
Zeitschrift für Mykologie Band 52(1) : p.61
BON, M., 1999, Les collybio-marasmioïdes et ressemblants , DM
hors-série n° 5 : p. 94
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