Premières récoltes de l'an
2000
par Dominique SCHOTT
La fin de l’hiver et le début du printemps marquent le début d’une
nouvelle saison mycologique où l’on a toujours l’occasion de découvrir ou
de redécouvrir (hormis les traditionnelles morilles) quelques espèces intéressantes :
ASCOMYCETES
Sarcoscypha
coccinea (Scopoli
: Fr.) Lambotte -
[Pezize écarlate]
Cette pezize d’un beau rouge écarlate est souvent la première récolte de
l’année. Champignon lignicole en forme de petite coupe à face interne (apothécie)
de couleur rouge vif et face externe (excipulum) et stipe rose pâle.
Forêt de Rosheim le 09.02.00 sur bois mort de feuillu recouvert de mousse
Photo en page 21 du bulletin n° 75
Peziza repanda Persoon (=Peziza amplispora Cooke)
Sa grande taille (12-13cm) et son apothécie bosselée pourraient faire penser
à un discina, mais les spores elliptiques lisses et hyalines correspondent bien
à celles d’une pezize.
Apothécie de couleur noisette à brun clair à bord relevé mince et fragile,
spores 17 x 9 µ.
Bon comestible d’après Marchand
Strasbourg-Esplanade le 17.04.00 parmi les copeaux de bois. Leg. A. Braun.
Sarcosphaera
coronaria (Jacquin) Schröter [= Sarcosphaera crassa (Santi) Pouzar]
Cette pezize
à l’apothécie de couleur violette se caractérise par son réceptacle
longtemps fermé poussant à fleur de terre et s’ouvrant en forme de couronne.
Fidèle à ses stations elle a une préférence pour les terrains calcaires.
Toxique surtout à l’état cru.
Rosenwiller 30.04.00 sous pins calcaires, Rosheim 07.05.00 dans l’herbe en
bord de route
NB : Passée
crassa pour quelque temps est finalement redevenue coronaria, la
publication de Jacquin (1778) étant antérieure à celle de Santi (1795).
BASIDIOMYCETES
Strobilurus tenacellus (Pers. : Fr.)
Singer
Petite espèce à allure de marasme, chapeau brun de 1-2cm de large contrastant
avec les lames blanches. Stipe grêle de 1 à 2 mm d’épaisseur, saveur
devenant amère après mastication (saveur douce chez S. esculentus).
Venant principalement sur cônes de pins enfouis.
Rosenwiller le 30/04/00 sur cônes de pins en terrain calcaire.
Entoloma clypeatum fo. pallidogriseum Noordeloos
Cette espèce au chapeau de couleur très pale gris argenté, un peu brillant,
pourrait être confondue sur le terrain avec E. saundersii surtout par
temps sec lorsqu’il est difficile de discerner le caractère hygrophane du
chapeau. Il existe pourtant un caractère macroscopique intéressant permettant
de les séparer : l’insertion des lames. Adnées ou un peu échancrées
pour clypeatum contre fortement émarginées pour saundersii. La
microscopie a aussi révélé des spores de 10 x 9 µ certes peu anguleuses mais
trop petites pour E. saundersii.
Rosenwiller le 30.04.00 en terrain calcaire dans l’herbe sous prunulus
Melanoleuca cognata (Bulliard)
Konrad et Maublanc
A allure de grande collybie, cette espèce se distingue facilement des autres
melanoleuca printaniers grâce à ses belles teintes roses orangées y compris
sur les lames et le stipe. Son chapeau un
peu mamelonné est plus sombre au centre. Stipe fragile et un peu tomenteux par
endroits. Semble se plaire en altitude.
Spores verruqueuses 9 x 6 µ
Mt Sainte Odile (700m), le 27.04.00, sous sapin dans du gravier en bordure de
route.
Agrocybe splendida Clémençon
Petite espèce, chapeau 2-3cm de largeur, aux couleurs assez vives ocre à jaune
d’or et teinté de roussâtre au mamelon, et à cuticule visqueuse. Lames
beiges à brun tabac. Pied sans traces de voile, blanchâtre poudré. Odeur de
farine et saveur amarescente. Cheilocystides fusiformes à lagéniformes.
Pleurocystides non observées. Spores 16 x 9 µ à pore germinatif
Rosenwiller le13.05.00 sur un pré calcaire dans l’herbe.
Agrocybe semiorbicularis (Bulliard) Fayod (=
A. pediades fo. bispora Sing.
p. p)
Ressemble un peu à l’espèce précédente mais les couleurs sont
mois vives : ocre jaune sale et la cuticule est moins visqueuse (un peu
lubrifiée), devenant vite mate. Lames ocre rouillées. Odeur nulle saveur
farino-amarescente. Basides majoritairement bisporiques. Cheilocystides lagéniformes
parfois à col très allongé et capitées. Pleurocystides non observées.
Spores ovoïdes 14,5 x 9,5 microns à pore germinatif
Rosheim le 21.05.00 verger calcaire dans l’herbe
Lactarius
omphaliformis Romagnesi
Comme son nom l'indique il s'agit d'un minuscule lactaire en forme d'omphale
dont les couleurs rappellent celles d'un laccaria. Il se caractérise par
un chapeau de 2 cm environ, glabre à viscidule, portant des rides
concentriques et papillé de taches pourpres. Le stipe possède des teintes un
peu plus chaudes et son lait jaunit le mouchoir. Il aime les endroits très
humides.
Forêt de Westhoffen,
le 29/06/00, dans la tourbière de l'Elmersforst sous aulnes et parmi les carex.
Cortinarius
alneus (Moser)
Moser
Petit telamonia à
chapeau de 1,5 à 2 cm, aux couleurs brunes et à stipe guirlandé de
brun-jaune. Les spores munies de grosses verrues. Ce cortinaire pourrait
facilement être confondu avec Cortinarius saniosus Fr., mais ce
dernier possède un chapeau squamuleux, une odeur de rave et des spores
moins verruqueuses.
Forêt de Westhoffen,
le 29/6/00, aux abords de la tourbière de l'Elmersforst sous aulnes Espèce nouvelle au
fichier SMS
Flammulaster granulosus (Lange) Watling [ = Phaeomarasmius granulosus (Lange) Singer ]
Encore une petite espèces
à chapeau ne dépassant guère les 2 cm, de couleur sombre, brun sépia,
campanulé, à surface granuleuse. Lamelles brunâtre-rouillé.
Forêt de Westhoffen,
le 29/6/00, sous hêtre dans la terre argileuse, en bordure d'un ruisseau
Espèce nouvelle au
fichier SMS
Marasmius lupuletorum (Weinmann) Fr. Toujours dans les
petits calibres, ce marasme à chapeau convexe de 2 à 3 cm, de couleur brun pâle,
possède des lames ocre peu serrées, et un stipe très fin à consistance et à
couleur de la paille, muni à sa base de fins cordons mycéliens jaunes.
Forêt de Westhoffen,
le 29/06/00, sur bois mort de feuillus
Espèce nouvelle au
fichier SMS
Bolbitius variicolor
Atkinson
[
= Bolbitius vitellinus var variicolor (Atkinson)
Krieglsteiner ]
Cette espèce, considérée
longtemps comme simple forme de B. vitellinus par Romagnesi, est facile
à reconnaître: de consistance fragile, elle est munie d'un chapeau de 2 à 6
cm de couleur jaune vif et sur lequel se dessine un épais réseau brun. En
forme de dé au début , puis parabolique, il est entièrement déployé vers la
fin. Le stipe est jaune pâle et finement poudré de blanc. Les lames concolores
à l'état jeune virent à l'ocre rouillé avec l'âge. Pas d'odeur particulière.
Saprophyte des débris ligneux ou végétaux.
Voir description détaillée
+ micro dans bull. FMDS N° 157 avril 2000.
Rosheim le 31/05/00, en
bordure de route dans du gravier mêlé à des copeaux de bois
Espèce nouvelle au
fichier SMS.
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