Société   Mycologique de  Strasbourg


Quelques champignons rares retrouvés en 2001 

par  Paul Hertzog 

Tricholoma josserandii Bon (= T. groanense)

  Deux récoltes alsaciennes seulement sont connues à ce jour :
- septembre 1975, en forêt mêlée, près d’Orschwihr (68).
- octobre 2001, dans un bois mêlé près de Bourbach-le-Haut (68).

En 1975 la poussée de T. josserandii a été assez significative et ce champignon fut même à l’origine d’une intoxication (troubles digestifs sévères…). Selon toute vraisemblance plusieurs sporophores du champignon incriminé ont été mêlés à une platée de T. portentosum. Appelé sur les lieux après « l’accident » nous avons trouvé des vestiges des deux tricholomes sur le site.
Curieusement T. josserandii n’a jamais été présenté lors de nos expositions régionales… et après plus de 25 ans il réapparait au fond d’un panier lors d’une sortie de la SMHR ! (1 seul individu et pas de première fraîcheur). Sur le terrain il a été rapporté à une forme de T. scalpturatum… Pour l’odeur ?..
Les risques de confusion avec des tricholomes gris comestibles sont donc réels, et nous rappelons ci-dessous, les caractéristiques distinctifs de T. josserandi : silhouette, couleur, odeur…

Silhouette : chapeau largement mamelonné à légèrement bossu ; stipe à base appointie.
Couleurs : chapeau relativement pâle (argenté, gris beige, nuance bleuâtre possible) ; lames et stipe blancs, sans reflets citrins.
Odeur : complexe, mais caractéristique (farine rance + punaise) écœurante.

Iconographie : Bon 152, C-D 388, Cetto 134.

 

Hydropus atramentosus (Kalchbr.) Kotlaba & Pouzar

Ce taxon appartient à un groupe de champignons peu communs. Parmi les moins rares citons Hydropus subalpinus et H. marginellus qui sont bien implantés dans la région.
Il y a quelques années Markus Wilhelm signala H. atramentosus dans le Sundgau, près de Sondersdorf… souvent en compagnie de Clitocybula lacerata
Fin août 2001, Daniel Doll retrouva cette rare espèce sur souche pourrie de conifère près de Linthal dans la vallée de Guebwiller.

Ce sont de petits champignons collybioides dont les lames blanches noircissent au froissement. La chair vire au noir purpurin à la blessure. Vieux ou secs le sporophores deviennent entièrement noirs. C’est le Collybia fuliginaria Weinm. dans la Flore analytique de Romagnesi.

Iconographie : C-D 634.

 

Russula melzeri Zvara

Sur le terrain cette petite russule douce, ochrosporée, à chapeau rouge, peut faire penser à une petite Russula velenowski, à cuticule mate, grenus, ou à Russula minutula pour la taille et la couleur du chapeau (chez cette dernière les lamelles restent blanches).

L’examen microscopique de la cuticule qui évoque une Lilacinae, est déterminant.

R. melzeri a été signalée dans le Sundau, près de Hagenthal, sous hêtres, par M. Wilhelm. En 2001 elle a été retrouvée par B. Crozes lors de la sortie des sociétés mycologiques de l’Est près de Bisel. Elle semble donc, ici comme ailleurs, inféodée au hêtre.

Iconographie : C-D 1440.

 

Russula azurea Bresadola

La découverte de cette belle russule remonte à plus de 30 ans. Fidèle à sa station nous la retrouvons assez régulièrement au mois d’août dans une sapinière dans le massif du petit Ballon.
En juillet 2001 elle a été retrouvée non loin du barrage de Wildenstein et, un peu plus tard, près de Masevaux (leg. F. Sarraillon), dans une hêtraie-sapinière (tendance acidophile) qu’elle semble affectionner.

La couleur du chapeau varie du bleu améthyste au gris lilas terne. Les récoltes du petit Ballon accusaient des teintes plus gaies face aux récoltes de l’an passé, mais, dans tous les cas, on est frappé par l’aspect fortement pruineux de la cuticule (présence de poils clavés énormes). La sporée absolument blanche sépare ce taxon de R. parazurea. Sur le terrain, l’aspect de la cuticule, les lames blanc pur, la chair douce, l’habitat… permettent une détermination presque sûre.

Iconographie : Bon 60, C-D 1488

 

Hygrophorus subviscifer (P.Karsten) Harmaja (= H. spodoleucus Moser)

Ce taxon nous était connu d’une exposition régionale en 1998. En 2001 D. Doll retrouva cette rare espèce dans son milieu naturel : une forêt mêlée avec présence de pins.
De taille à peine moyenne (2 à 3 cm pour notre récolte) ce champignon se signale par ses couleurs ternes, ocre grisâtre, un peu plus appuyées au centre et plus pâles au bord.
Les spores mesuraient 8 x 5 µ en moyenne.

La distinction de ce taxon des espèces du groupe leucophaeus-arbustivus aux couleurs plus appuyées n’est pas toujours aisée.

Iconographie : Bon Hors série n° 1 planche 4B sous spodoleucus.  

 


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Dernière mise à jour le mercredi 31 juillet 2002