Société   Mycologique de  Strasbourg


Une espèce hivernale: Tubaria hiemalis Romagn. ex Bon

Synonyme: Tubaria furfuracea (Pers. : Fr.) Gill. ss Romagnesi

par Dominique Schott

Le 30 janvier dernier, j'ai eu l'agréable surprise de récolter une dizaine de petits carpophores brunâtres qui, comme c'est souvent le cas en cette période hivernale peu clémente, auraient pu passer inaperçus s'ils n'avaient pas poussé bien en évidence sur... un tas de sable !

Malgré une température extérieure avoisinant les -5 °C, ils affichaient un remarquable état de fraîcheur comme figés par le froid. Une période de douceur les jours précédents a sans doutes favorisé leur pousse, le mois ayant connu de fréquentes variations de température.

Etudiée une première fois au cours d’une réunion du lundi soir, un rapide survol des clés des genres à sporée brune n'a pas permis d'aboutir à une détermination convaincante, et c'est finalement grâce à la persévérance de Marc qui a évoqué la piste des tubaria que l'espèce a pu être nommée : Tubaria hiemalis. 

Description de la récolte

Chapeau: Æ 1 à 3 cm, convexe à aplani, cuticule lisse et mate très hygrophane, à marge finement striée. Couleur brun rouge sur le frais, devenant ocre pâle à presque entièrement blanchâtre sur le sec. Pas de trace de voile visible.
Lames: adnées concolores
Sporée: brun ocre
Pied: 1 à 4 cm x 0,2 à 0,4 cm, concolore avec une zone annulaire nette
Saveur et odeur : non perceptibles

Caractères microscopiques

Spores : 7 x 5 m , lisses, elliptiques à amygdaliformes sans pore germinatif.
Basides: tétrasporiques clavées, boucles non observées.
Cheilocystides: sinueuses lagéniformes et plus ou moins capitées.

Habitat et récolte

Le 30 janvier 1999 sur un tas de sable rouge, manifestement en liaison avec quelques fragments ligneux enfouis, apparemment des restes d’écorce de feuillu (hêtre ?) en décomposition. Une seule récolte d’une dizaine de carpophores. Rosheim (67).

Commentaires

Les espèces du genre tubaria se caractérisent par leur taille assez petite, des couleurs dans les tons bruns, un chapeau souvent strié et hygrophane, une sporée de couleur brun ocre, et un habitat souvent sur débris végétaux.
T. hiemalis possède une variante estivale très proche T. furfuracea (Pers.: Fr.) Gill avec laquelle elle faisait longtemps espèce commune. Elles sont encore synonymes pour certains auteurs (Hansen & Knudsen, 1992). Mais Bon (1992) sépara ces deux espèces, d’une part à cause de leur habitat et de leur saison d’apparition (tardive à hivernale et sur débris ligneux pour la première, estivale et sur terre nue pour la seconde), d’autre part à cause de la présence de cheilocystides (poils marginaux) capitées chez T. hiemalis.

Bibliographie

KÜHNER R., ROMAGNESI H., 1953 – Flore analytique des champignons supérieurs, p. 243-244.
BON M. , 1992 – Clé monographique des espèces galero-naucorioïdes, DM XI (84), p. 1-89.
BREITENBACH J. & KRÄNZLIN F., 1995 – Champignons de Suisse, Tome 4, p. 358.

 


Page précédente ] Page d'accueil ] Retour ] Page suivante ]


Copyright © SMS 1999 - Tous droits réservés
Conception et administration du site: Dominique Schott
Dernière mise à jour le dimanche 24 octobre 1999